ADA 13

HISTORIQUE

ADA 13

Association pour le

Développement et

l'Aménagement du

13ème

arrondissement de Paris

http://www.ada13.com

 

 

Histoire du 13ème arrondissement

Les quartiers historiques du 13ème

D’hier à aujourd’hui

Quelques chiffres

 

Local :

5 av. de la Soeur Rosalie

75013 PARIS

Tél : 01.45.35.19.02

ada1375@orange.fr

 

Permanence :

le mardi

de 10h30 à 12h

L’histoire d’ADA 13, née en 1964, doit se resituer dans le contexte du 13ème des années 60 où déroulement des mouvements sociaux et transformations du bâti sont étroitement mêlés. C’est alors un arrondissement récemment créé par le rattachement, en 1860, de secteurs ruraux, de faubourgs en voie d’industrialisation et d’une portion de la zone de fortifications à des quartiers historiques fort anciens.

Au cours des siècles précédents, Paris avait été fortifié sous Philippe Auguste, Charles V et Louis XIII, mais une bonne partie de ce 13ème nouvellement constitué restait en périphérie,  « hors les murs ». Indépendamment de cette protection défensive, avait été édifiée l’enceinte des Fermiers généraux, « le mur murant Paris », qui constituait une limite fiscale délimitant les zones de perception de l’octroi. Cette enceinte suivait le tracé des actuels boulevards Vincent Auriol et Auguste Blanqui. Une ouverture était pratiquée à la barrière d’Italie où s’élevaient deux pavillons de Ledoux. La démolition du mur, en 1848, a donné place à des voies particulièrement larges, intégrant les boulevards existants et les chemins de ronde. La présence du mur des Fermiers Généraux explique le développement près des barrières de commerces et de lieux de plaisir qui ont donné naissance à des petits hameaux, embryons des quartiers futurs. Parallèlement à cette barrière fiscale, sous Louis-Philippe, Thiers a ordonné en 1841 la construction d’un mur de fortifications qui avait une fonction militaire. Le territoire situé entre ces deux enceintes a été annexé à Paris en 1860, avec plusieurs conséquences : la coupure en deux des villages d’Ivry et Gentilly et l’augmentation importante des charges financières et fiscales pesant sur les occupants de ces territoires mais aussi sur les Parisiens (rattrapage d’équipement pour les communes nouvellement rattachées).

Les « fortifs » défensives ont été détruites en 1920 et leur emplacement fut occupé par des bidonvilles (la zone), puis par des immeubles de la Ville de Paris et enfin par des boulevards extérieurs et périphériques, sans oublier les jardins de la « ceinture verte ».

Les quartiers historiques du 13ème

a Les Gobelins et le bourg Saint-Marcel : les actuelles avenues des Gobelins et d’Italie occupent le tracé d’une grande voie romaine venant du sud de la France. Au carrefour de cette voie et de la Bièvre s’est implanté le Bourg-Saint-Marcel, lieu de pèlerinage, organisé autour d’une collégiale puis d’une cathédrale, qui a été édifié à l’emplacement où l’évêque Saint-Marcel avait accompli des miracles. Fortifié à l’est, le village était limité à l’ouest par la Bièvre bordée de prairies, puis de cabarets où l’on buvait de la bière fabriquée selon une recette anglaise. Les rives en ont été occupées progressivement par diverses activités : blanchisseries, tanneries, mégisseries, teintureries. Au XVème siècle la famille Gobelin s’y installa et attira des confrères, ce qui permit le développement de la confection des tapisseries. La fabrique fut ensuite achetée par Colbert, en 1662, et fut transformée en Manufacture Royale. Un grand nombre de peintres, orfèvres, sculpteurs, graveurs et tapissiers, qui gravitaient autour de  l’établissement, ont contribué à la prospérité et à l’animation du quartier. Derrière la Manufacture a été aménagé le square Le Gall ; sur une autre parcelle, l’architecte Perret a bâti en 1935 le Mobilier National chargé de l’entretien et de la restauration des mobiliers d’Etat. Le quartier a ainsi bénéficié d’un courant d’activité artistique et d’un développement commercial.

a Le quartier Croulebarbe est formé par le regroupement de plusieurs vastes domaines qui appartenaient à des propriétaires terriens ou à des communautés religieuses. Parmi ceux-ci se trouvait l’hôpital Broca qui fut remplacé par une unité de gériatrie. Ce type de répartition explique la faible occupation du quartier et le grand nombre d’espaces verts qui y a longtemps  subsisté ainsi que l’appétit des promoteurs immobiliers.

a Le quartier de la Salpétrière, resté en dehors de Paris jusqu’à la construction du mur des Fermiers généraux, était une zone particulièrement déshéritée. En 1656, Louis XVI y a fait construire un « hôpital général pour le renfermement des pauvres », à l’emplacement d’une fabrique de poudre utilisant du salpêtre. Il était destiné à recueillir les déshérités : mendiants, chômeurs, vagabonds, prostituées. Les malades et personnels hospitaliers formaient une population de 8000 personnes sur quarante hectares (le double de la superficie actuelle). De petites exploitations rurales s’installèrent aux alentours dont les deux moulins qui ont donné nom à une partie du quartier. En 1913, l’hôpital de la Pitié, situé à l’emplacement actuel de la Mosquée, a été transféré près de la Salpétrière et les deux hôpitaux ont fusionné en 1964. Cet ensemble hospitalier a attiré une partie des personnel venus habiter près de leur lieu de travail. A la place de l’ancien marché aux chevaux fut construite la clinique des gardiens de la paix et les alentours étaient occupés par des commerces de voitures et d’attelages. A l’emplacement des abattoirs de Villejuif, installés entre 1818 et 1827, s’élève aujourd’hui l’Ecole Nationale des Arts et Métiers. C’est dans ce quartier qu’un propriétaire, Monsieur Doré, décida de louer son terrain et de le découper en terrain à bâtir pour les ouvriers, après une occupation des travailleurs des Ateliers Nationaux, en 1848. Ce fut le premier effort d’amélioration d’habitat ouvrier. L’ensemble fut finalement intégré dans l’îlot de rénovation Jenner.

a Le quartier de la Gare, situé hors des barrières, s’est développé lorsque Paris a annexé une partie d’Ivry, et a été désigné « quartier de la Gare » du nom d’une gare à bateaux, commencée en 1764, près du pont de Bercy, et jamais terminée. On y trouvait des pâturages et des cultures maraîchères, des vignes et un plateau. Les riches parisiens y avaient des « maisons des champs » (le château des rentiers). Le bord de la Seine groupait bateliers et ouvriers du port. Des guinguettes étaient implantées près de la barrière de l’hôpital. Après le plateau longtemps inoccupé, le village et son église formaient le centre de l’agglomération. Le développement du quartier a été stimulé par la construction du pont de Bercy, de la route Paris-Bâle, du chemin de fer  d’Orléans puis du chemin de fer de ceinture. Au XIXème siècle,  les vastes terrains disponibles de ce secteur attirèrent de nombreuses usines: alimentation (raffineries Say, Grands Moulins de Paris), cuirs, textile, chimie (Air comprimé, lessive Saint-Marc), automobile (Panhard, Delahaye), mécanique et métallurgie (Précision mécanique), équipement électrique et téléphonique (Gramont, Thomson, SAT). Cette industrialisation a attiré une très nombreuse population ouvrière pour laquelle furent construits hâtivement des logements trop souvent insalubres et surpeuplés comme ceux de la cité Jeanne d’Arc. Ils furent démolis en 1934 ce qui a provoqué de vives manifestations. On construisit à la place des immeubles sociaux, trop chers pour que les anciens locataires restent sur place. Ils furent relogés à la Butte-aux-Cailles et rue Brillat-Savarin. Ce fut le premier exemple de rénovation. (voir thèse d’Henri Coing). Des réseaux d’entr’aide se sont développés dans ce secteur ouvrier (Mie de pain, cité-refuge de l’Armée du Salut). La désindustrialisation et le réaménagement du quartier ont entraîné le départ des usines Panhard et Say et de la Gare des Gobelins. Dans les années 60, les terrains furent utilisés pour la rénovation de l’îlot 4 et pour l’opération Italie, avec d’importants programmes de logements sociaux. Après l’interruption Le projet Italie s’es interrompu au milieu des années 70 et de nombreux réfugiés et immigrés du Sud-Est asiatique sont venus occuper les tours en grande partie inoccupées, trnsformant ce secteur en quartier asiatique. Après 1989, le chantier Paris Rive Gauche, en bordure du fleuve, a donné une vocation culturelle à un ancien quartier ouvrier (BNF, Université).

a Maison Blanche et Butte-aux-Cailles  situé également hors les murs, le quartier Maison Blanche était un hameau rattaché à la commune de Gentilly, situé entre les routes de Choisy et de Fontainebleau (avenue d’Italie actuelle). Le nom vient de ce qu’une des maisons du hameau était appelée « l’Auberge de la Maison Blanche », relais de poste tenu par le père de l’historien Victor Duruy. La dénomination est étendue à d’autres hameaux qui étaient jusque là rattachés à Gentilly : la Butte -aux- Cailles, Glacière, Croulebarbe et Italie.

Dans la zone de l’ancien village de Gentilly coulait la Bièvre, divisée en deux bras : l’un serpentait au pied de la Butte-au-Cailles, l’autre suivait le tracé de l’actuelle rue Brillat-Savarin. Les moulins y étaient nombreux comme l’attestent quelques noms de rue (Moulin de la Pointe, Moulin de la Vierge, Moulinet). Dans la partie marécageuse proche de la place Rungis, on venait patiner et on faisait l’hiver des réserves de glace (d’où le nom de « Glacière »). La présence de la rivière attira des activités consommatrices d’eau qui ne tardèrent pas à polluer la rivière. Dès la fin du XVIIIème siècle, Arago proposa donc l’ouverture d’un puits artésien qui alimente aujourd’hui encore la piscine de la Butte-aux- Cailles. Au siècle suivant, il fut décidé de recouvrir la Bièvre. L’actuelle place des Peupliers tient son nom des arbres qui poussaient en bordure des terrains humides.

Ce quartier commença à se peupler au milieu du XIXème siècle, au moment où les démolitions du centre de la capitale provoquaient d’importants besoins de relogement à bas prix. Ce quartier, avec ses maisons basses et ses ruelles non pavées, a accueilli une population de déshérités mais a aussi nourri un mécontentement qui s’est traduit par les combats de rue de 1848 et l’insurrection centrée sur la barrière d’Italie. Plus tard, en 1871, la route de Fontainebleau a été empruntée par les Versaillais, venus réprimer la Commune et la Butte–aux -Cailles a connu de sanglants combats.

a Le faubourg souffrant, tel est le nom donné au quartier compris entre la rue de Tolbiac, percée en 1878, et l’enceinte de Thiers. Dans ce lieu qui n’était ni la capitale ni la banlieue subsistait une population misérable de chiffonniers, romanichels, repris de justice… De nombreuses œuvres sociales et d’entraide y avaient été créées : au cours des événements de 1848, la sœur Rosalie Rendu apporta infatigablement ses soins aux malheureux de la Butte–aux-Cailles ; Paulin Enfert créa le premier patronage – centre aéré ainsi que la Mie de Pain, destinée à l’accueil des sans domicile fixe, rue Charles Fourier ; la Croix Rouge a fondé un hôpital aux Peupliers en 1906 ; par la suite un centre d’hygiène mentale pilote et un centre de gérontologie  ont ouvert dans ce quartier.

Dans une perspective identique, des efforts ont été entrepris dans le domaine des  habitations à caractère social qui sont nombreuses dans l’arrondissement et qui se sont souvent développées dans le cadre d’un urbanisme de grande hauteur.

Au fil des siècles, se sont constitués des quartiers dont l’identité s’explique par l’histoire. Actuellement cette approche, utile pour connaître et comprendre le passé, s’accompagne de nouveaux découpages. Le 13ème est divisé en quatre quartiers administratifs qui représentent le niveau le plus fin de l’administration publique. Ce sont les quartiers de la Salpétrière, de Maison Blanche, de la Gare et de Croulebarbe. En 2002, ont été créés les conseils de quartier, au nombre de huit pour le 13ème arrondissement. Ce sont des lieux d’expression et de débat ouverts aux habitants prêts à se mobiliser pour améliorer la vie de leur quartier et de leur ville.

D’hier à aujourd’hui

La physionomie de l’arrondissement s’est profondément modifiée dans la deuxième moitié du  XXème siècle : la désindustrialisation et la spéculation foncière expliquent le très grand nombre de démolitions de locaux industriels et de constructions nouvelles, les rénovations et réhabilitations stimulées par une conception nouvelle du patrimoine. Cette recomposition du tissu urbain a provoqué une véritable mutation en matière d’emploi avec la décroissance des emplois industriels et de l’artisanat et la progression de l’ensemble du secteur tertiaire. La composition sociale de l’arrondissement a donc été marquée par une forte diminution du nombre des ouvriers et par le départ des nombreux habitants chassés par les opérations de rénovation. Les nouveaux arrivants appartenaient aux classes moyennes et disposaient de revenus plus élevés. Dans le domaine des emplois et activités, on note la multiplication des bureaux et  constructions à vocation culturelle : Université Pierre Mendès-France, Bibliothèque Nationale de France, Université Denis Diderot, Ecole d’Architecture, Cité de la  Mode et du Design, animation des bords de Seine... Ces nouvelles implantations et la modernisation du réseau de transports contribuent au désenclavement de l’arrondissement. Le 13ème s’est ouvert sur la Seine, et sur Paris, grâce à l’aménagement des berges et la construction de la prestigieuse passerelle Simone de Beauvoir. Le quartier asiatique, les activités tertiaires, l’essor de la culture donnent du dynamisme à ces quartiers, de moins en moins périphériques, et attirent une nombreuse population résidente ou de passage. En un demi-siècle, le 13ème a donc complètement changé d’image.

Quelques chiffres

Ces statistiques anciennes montrent l’ampleur des bouleversements qu’a connus l’arrondissement, autour des années 60, en ce qui concerne les constructions, la composition de la population et la structure des emplois.

     

Siège Social : Maison des Associations du 13ème 11 rue Caillaux PARIS